Cette année j'ai travaillé au Festival Paris Cinéma qui s'est déroulé du 2 au 13 Juillet, ce qui explique le manque de news de la semaine dernière.
J'ai donc pu voir quelques films dont je vous fais partager aujourd'hui mes critiques.


  • En secret, de Maryam Keshavarz avec Sarah Kazemy et Nikohl Boosheri. Film en Compétition

Synopsis : Atafeh et sa meilleure amie Shireen fréquentent les soirées branchées du Téhéran underground. Elles essayent de profiter au mieux de leur jeunesse quand Mehran, le frère et complice d’Atafeh, devient membre de la police des moeurs. Alors qu’il désapprouve sévèrement leur besoin de liberté, Mehran tombe amoureux de Shireen. Ses sentiments vont vite tourner à l’obsession et mettre à l’épreuve l’amitié des jeunes filles.

Mon avis: Je désespérais de le voir tant la file d'attente était longue mais par chance il restait quelques places.
Le film est un peu sur la même lignée que L’Étrangère, même si ce dernier est nettement plus engagé, et j'ai donc été conquise. Ces jeunes femmes voilées qui veulent vivre comme les jeunes femmes Occidentales malgré le poids de la religion de leur pays.
L'histoire est bien maîtrisée et on ne tombe pas dans le cliché puisque la réalisatrice s'est avant tout penchée sur la relation très forte qui unit Atafeh et Shireen, jouées respectivement par Sarah Kazemy et Nikohl Boosheri. Une amitié qui va s'intensifier et passionner le spectateur. Jusqu'où cela va mener les jeunes filles? L'interprétation est sans faute, j'ai d'ailleurs eu la chance de féliciter Sarah Kazemy qui était présente pour les 2 projections-débats.
La force du film repose sur ces deux vies parallèles si proches et pourtant si distantes que vivent les deux jeunes femmes. Des vies qui vont se retourner contre elles. Un paradoxe? Les parent d'Atafeh, militants et révolutionnaires, qui vivent dans un pays au régime qu'ils n'acceptent pas, contre lequel ils ont lutté et qu'ils imposent pourtant à leur fille. On verra le poids de la religion avec l’arrivée du frère Mehran, joué par Reza Sixo Safai, qui fera tout basculer.

Après la projection, la réalisatrice et Sarah Kazemy ont donc participé à un débat qui malheureusement a pris une tournure politique et religieuse avec des commentaires qui n'avaient pas lieu d'êtres. Certaines personnes avaient oublié qu'il s'agissait d'un film... C'est sûrement à cause de ça que certains ont voté en sa défaveur...
J'ai été extrêmement touchée lorsque, à la suite d'une question sur l'engament de Sarah Kazemy, on apprend que tous les acteurs ne peuvent plus retourner en Iran. L'actrice a confié être retournée une dernière fois dans le pays pour faire ses adieux à sa famille, son père lui fait des aller-retours entre la France et l'Iran. Les acteurs se sont donc impliqués et engagés à 100% dans ce film.
Le titre En secret peut s'interpréter de plusieurs façons. Pour moi, il peut s'agir de l'attitude du frère envers sa famille (je n'en dis pas plus comme le film n'est pas encore sorti). Mais c'est peut-être aussi en rapport avec la vie et la relation des deux jeunes femmes.

Quoiqu'il en soit j'ai hâte de revoir le film et je vous le conseille si vous avez aussi aimé L’Étrangère. Dommage qu'il ne sorte que le 28 Décembre...

Ma note: 5/5


  • La guerre est déclarée, de Valérie Donzelli avec Valérie Donzelli et Jérémie Elkaïm. Film en Compétition

Synopsis : Un couple, Roméo et Juliette. Un enfant, Adam. Un combat, la maladie. Et surtout, une grande histoire d'amour, la leur...


La Guerre est déclarée - Bande Annonce par wildbunch-distrib

Mon avis: C'était THE film de la section compétition le plus attendu à tel point que j'ai bien failli ne pas le voir à la 2ème projection mais une fois de plus il restait quelques sièges vides.
Si d'entrée de jeu j'ai adoré la façon de filmer et l'utilisation de la musique, à la sortie j'étais un peu perdue... Je ne savais pas quoi dire ou penser...
J'ai vraiment aimé cette maîtrise de la réalisation et il faut bien avoir en mémoire que Valérie Donzelli a utilisé non pas une caméra mais un appareil photo!
Ce dosage entre la comédie, le drame et la comédie musicale allège la tristesse et dureté de la maladie de l'enfant. Si le sujet est sérieux, la maladie d'un enfant, on ne tombe pas dans le pathos. On retient l'amour et la force de Valérie Donzelli et Jérémie Elkaïm qui racontent leur propre histoire.
Points négatif, je n'ai pas trop aimé le sur-jeu de Jérémie Elkaïm qui dans une certaine scène en fait un peu trop.

J'ai été un peu touchée par l'histoire mais ce que je retiendrais surtout c'est la réalisation, cette fraicheur et ce mélange des genres si inhabituels et qui peuvent perturber au début.

Le film a tout raflé lors du Festival puisqu'il a reçu le Prix du Public, du Jury et des Bloggeurs. A l'annonce du palmarès j'étais déçue... Non pas que je n'ai pas aimé le film mais il a déjà bénéficié d'une très bonne publicité avec Cannes et à Cabourg où il a reçu le Grand Prix. Il a eu un avantage par rapport aux autres films en compétition puisque pour sa première projection au Festival il a eu droit à la grande salle réservée aux avant-premières et donc avec plus de sièges qui étaient tous pris.
Et puis c'est un film Français, il bénéficie naturellement d'une bonne publicité alors que les autres films comme Voltiges ou Sur la planche passeront sûrement inaperçus alors qu'ils méritent tout autant l'attention du public.

Ma note: 2/5


  • Voltiges, de Lisa Aschan avec Mathilda Paradeiser et Linda Molin. Film en Compétition

Synopsis : Emma et Cassandra se rencontrent dans un centre équestre. Très vite, une relation trouble de séduction et de domination s'installe...

Mon avis: J'ai choisi volontairement de mettre le synopsis disponible sur le catalogue du Festival car il en dit moins que l'officiel et donne plus envie de le voir. La curiosité est plus attisée je trouve.
Avec un thème de la manipulation, on pouvait s'attendre à quelques artifices pour appuyer cet atmosphère noir et pourtant la réalisatrice a réussi à offrir quelque chose de simple et très fort. Il n'y a pas de musique qui vient accompagner les instants sombres du film, tout repose sur l'excellente interprétation des jeunes actrices qui savent jouer avec leurs regards.
Une petite touche d'humour que l'on doit à la jeune Isabella Lindquist, qui joue Sara, vient égailler le film.

La tension est à son maximum et je regrette seulement la durée du film, 1h24, bien trop court à mon goût. La réalisatrice aurait pu nous offrir nettement plus, nous tenir encore plus en haleine si le film avait duré plus longtemps.
Une bonne histoire et une interprétation excellente font de ce film une petite merveille à voir le 3 Août.

Ma Note: 4/5


  • Attenberg, de Athina Tsangari avec Ariane Labed et Evangelia Randou. Film en avant-première

Synopsis : Comment embrasser avec la langue? Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le sexe et la mort à décovurir dans ce film-révélation de la nouvelle vague grecque!

Mon avis: Une fois de plus j'ai choisi de mettre le synopsis du catalogue du Festival car dans ce cas cela explique mieux ma critique.
Le résumé est très court et attire l'attention avec ces quelques savamment couchés sur le papier. Un univers rock'n'roll se dessine et cela tend à se confirmer dès la scène d'ouverture et avec la musique. Pourtant au fur et à mesure que le film avance on se demande où est le sexe, la mort et donc ce côté rock qui nous étaient annoncés? Le sexe est présent mais certainement pas de la façon dont on pouvait se le représenter.
L'interprétation des actrices est correcte, notamment celle de Ariane Labed, actrice Française qui a appris le Grec pour les besoins du film. Cependant on regrette cette mollesse.
Une impression d'extrême solitude apparaît, les personnages sont seuls, on ne voit pas beaucoup de figurants, ils sont inexistants même.

Au final, on est bien déçu. On appréciera les scènes entre Marina (Ariane Labed) et son père (Vangelis Mourikis), deux grands amateurs des documentaires animaliers de Sir David Attenborough et qui nous offrent un show.
A part cela, beaucoup de questions se posent, notamment sur la signification de certaines entre Marina et son amie Bella.
Sortie le 21 Septembre.

Ma Note: 2/5


  • Oliver Sherman, de Ryan Redford avec Garret Dillahunt et Donal Logue. Film en avant-première

Synopsis: Vétéran de la guerre, Oliver part à la rencontre du soldat qui lui a sauvé la vie sur le front mais les deux hommes vivent le traumatisme de l'après-guerre bien différemment...

Mon avis: Un mot pour décrire le film? Simplicité. Qui a dit qu'il fallait des artifices, des explosions ou de la 3D pour marcher?
Pour son premier film, Ryan Redford m'a totalement conquise. Il maîtrise très bien la réalisation et le scénario qui sont d'une telle simplicité qu'on pourrait s'ennuyer et pourtant!
L'ambiance est lourde mais tellement prenante. Tout repose sur le jeu des acteurs, il n'y a aucune musique qui nous indique quel sentiment ressentir, de la peur, de l'angoisse, de l'émotion. Tout passe avec la brillante interprétation des acteurs Garret Dillahunt et Donal Logue, peu connus mais vus dans des séries télés comme Urgences.

On s'accroche du début à la fin. Une fin qui fait d'ailleurs battre le coeur à toute vitesse et qui vient conclure 1h40 d'un thriller comme on n'en voit pas souvent.
Le film n'a pas encore de date de sortie, j'espère qu'il verra le jour sur les écrans Français car j'aimerais beaucoup le revoir!

Ma note: 5/5


Suivez l'actu avec Popmovies sur Twitter

Vous avez aimé cet article? Alors partagez le et votez pour lui sur